J’aimerais me sentir en paix avec moi-même, trouver la paix intérieure. Je crois que c’est une des clés. Mais comment la trouver quand autour de moi, mes semblables n’ont même pas de quoi survivre chaque jour. La mondialisation ravage tout, elle prône et met en avant un modèle de développement qui favorise l’individualisme, l’égoïsme. Nous vivons dans ce monde là, un monde égoïste. Les relations sociales n’existent plus. Elles sont pourries par le modèle capitaliste. Les hippies fuyaient ce monde là déjà dans les années 1970. Ils fuyaient les repères proposés par la petite bourgeoisie pour chercher cette paix intérieure, fondement, je crois, de toute construction durable basée sur les aspirations des hommes et plus sur l’économie ou le matériel.


Mon idée c’est d’essayer de réunir les autres pour arriver à aboutir à nos rêves communs. C’est ce que nous essayons de faire avec Maghreb pluriel, réunir les gens, les bonnes volontés, mettre nos modèles de pensée sur la table, faire table rase et tout repenser pour construire quelque chose de différent. C’est un rêve. C’est certainement une quête, un chemin, un rêve qui n’aboutira peut être pas, mais j’y crois.


Je rêve d’un monde sans guerre, sans individualisme, un monde de solidarité et de partage. Je suis un militant. Depuis toujours, je crois. Et le rêve de tout militant socialiste, c’est la mise à niveau de tous les citoyens de la planète. Oui, je rêve d’un monde où chacun pourrait disposer des mêmes droits fondamentaux, d’un niveau de vie suffisant pour pouvoir vivre décemment. Je pense que nos sociétés doivent s’engager plus fortement sur le voie de la solidarité internationale, sur la voie du partage. Nous avons encore beaucoup à apprendre de vous et vous avez à apprendre de nous.


Je rêve d’un monde où les sociétés seraient plus responsables de leurs actes et de leurs choix de développement. Il existe partout des micros expériences solidaires, il nous faut les connaître, les adapter aux contextes locaux pour les multiplier et qu’elles ne soient plus uniquement des actions ponctuelles mais des actions qui cumulées commencent à prendre de l’importance. Je pense que c’est une façon alternative d’essayer de changer les choses, une vision ascendante de la démocratie, où les politiques nationales ou internationales se nourrissent des expériences de la base.



Hamid Elhail est professeur de technologie au lycée professionnel de Taroudannt. Il a participé activement avec son ami Youssef à la constitution de l’association Maghreb pluriel dont l’objectif est de tenter de renouer le dialogue entre les instances dirigeantes du Maroc et le « petit peuple » comme ils se plaisent à le dire.