Vivre dans une cabane, en voilà une idée !!
Depuis Tom Sawyer et les aventures d’Huckleberry Finn, c’est une idée qui n’en finissait pas de trotter dans ma "cabeza". Hé bien c’est fait, je vis dans une cabane, parmi les arbres. Une vraie, tout en bois. La cuisine-cocina est à bois, la douche-ducha a l’extérieur, les toilettes-bano à la sciure. Nous vivons dans la jungle, enfin, à la lisière de la jungle dans ce que l’on a coutume d’appeler la selva, la selva sauvage.
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"On y croise quasi personne, c’est tranquille", nous avez dit Florencia avant de nous inviter à venir séjourner dans la cabane de Baldo, son compagnon. Et c’est vrai, c’est vrai que c’est "tranquilissimo".
Le temps s’écoule doucement au rhytme du "rio" qui glisse au pied de la maison et s’étale tout au long de la journée entre des mouvements d’ailes pour collecter l’eau, préparer le feu pour la faire chauffer, pour manger, se doucher, préparer le petit déjeuner et les repas du jour.
Entre deux casseroles d’eau, le silence vient emplir le temps accompagné du chant des toucans, du vol des papillons-mariposa ou des visites régulières d’une vipère-vivora verde curieuse de connaître ces deux nouveaux co-locataires de la grande forêt-selva.
Dans ce monde de douceur, le réveil n’est plus éléctronique et se chante au lever du roi ou à l’odeur du café qui crépite dans la cheminée. La douche se prolonge sur un "patio" de bambous en extérieur, le corps caressé et chauffé par quelques rayons du soleil tandis que se joue en symphonie au-dessus de nos têtes cet opéra amoureux répété depuis des siècles entre arbres et fleurs. A l’heure de la sieste, c’est encore le soleil qui adoucit la lumière à travers les cloisons de bois, presque étanches, pour nous faire danser lentement vers la chambre-habitacion et le monde des songes amoureux.
Puis vient la nuit et le monde des noctambules. Car en pleine forêt aussi, il existe un monde de la nuit. Un monde où le silence n’existe pas, fait de craquements, de souffles, de sifflements, de croassements.
Celui-ci est parfois pris d’assault, littéralement, par une colonie de fourmis qui sous la menace d’un changement de temps, déménage. Elle traverse tout ce qui se trouve sur sa route sans se préoccuper du sommeil des autres locataires de la grande forêt. Par milliers, peut-être par millions, elles traversent, champs, ruisseaux, routes et petites cabanes perdues dans l’immensité verte. Par milliers, elles ont traversé, notre lit, notre cuisine, mangé à notre table, couru dans les placards, envahi notre espace de vie. Des milliers accrochées aux murs, longeant les poutrelles, avalant le plancher. Le temps de faire un feu pour étouffer l’affaire et elles s’étaient envolées.
Mais au-delà du phénomène exceptionnel, le monde de la nuit, d’abord et avant tout pour nous, chico-chica de la cuidad, c’est le monde d’une espèce à huit pattes, grosse comme ma main, chasseuse et mortelle. Amoureuse des bois, l’araignée bananera vit ses journées en couple au fond de son terrier et attend le chant des grenouilles pour sortir de son trou et venir nous rendre visite. Elle est rapide, agressive et s’il vous prenez l’envie d’en faire un ragoût, corriace. La femelle-hambra tire sur le marron tandis que son mâle-macho, légèrement plus fin, préfère se revêtir de gris. Tous deux portent la marque qui les différencie des autres, une marque qui génère respect, pour des grands comme nous, et peur, pour les plus petits que nous, une marque rouge-orange, sur les mandibules et le ventre.
Orange-naranja, bleu-azul, rouge-rojo, vert-verde, jaune-amarillo sont les couleurs de ce coin de terre coincé entre Paraguay et Brasil. Un pays de poussière ou de gadoue peint dans un rouge plein de nuances que j’avais tant aimé sur les pistes d’Afrique. Un rouge ocre qui se mélange à toutes les nuances de vert que nous offre la selva et à celles bleu-azul que nous offre le ciel quand il s’embrase avant de passer de l’autre côté du monde, en Afrique, pour éclairer d’autres terres... rouges.
Le temps s’écoule doucement au rhytme du "rio" qui glisse au pied de la maison et s’étale tout au long de la journée entre des mouvements d’ailes pour collecter l’eau, préparer le feu pour la faire chauffer, pour manger, se doucher, préparer le petit déjeuner et les repas du jour.
Entre deux casseroles d’eau, le silence vient emplir le temps accompagné du chant des toucans, du vol des papillons-mariposa ou des visites régulières d’une vipère-vivora verde curieuse de connaître ces deux nouveaux co-locataires de la grande forêt-selva.
Dans ce monde de douceur, le réveil n’est plus éléctronique et se chante au lever du roi ou à l’odeur du café qui crépite dans la cheminée. La douche se prolonge sur un "patio" de bambous en extérieur, le corps caressé et chauffé par quelques rayons du soleil tandis que se joue en symphonie au-dessus de nos têtes cet opéra amoureux répété depuis des siècles entre arbres et fleurs. A l’heure de la sieste, c’est encore le soleil qui adoucit la lumière à travers les cloisons de bois, presque étanches, pour nous faire danser lentement vers la chambre-habitacion et le monde des songes amoureux.
Puis vient la nuit et le monde des noctambules. Car en pleine forêt aussi, il existe un monde de la nuit. Un monde où le silence n’existe pas, fait de craquements, de souffles, de sifflements, de croassements.
Celui-ci est parfois pris d’assault, littéralement, par une colonie de fourmis qui sous la menace d’un changement de temps, déménage. Elle traverse tout ce qui se trouve sur sa route sans se préoccuper du sommeil des autres locataires de la grande forêt. Par milliers, peut-être par millions, elles traversent, champs, ruisseaux, routes et petites cabanes perdues dans l’immensité verte. Par milliers, elles ont traversé, notre lit, notre cuisine, mangé à notre table, couru dans les placards, envahi notre espace de vie. Des milliers accrochées aux murs, longeant les poutrelles, avalant le plancher. Le temps de faire un feu pour étouffer l’affaire et elles s’étaient envolées.
Mais au-delà du phénomène exceptionnel, le monde de la nuit, d’abord et avant tout pour nous, chico-chica de la cuidad, c’est le monde d’une espèce à huit pattes, grosse comme ma main, chasseuse et mortelle. Amoureuse des bois, l’araignée bananera vit ses journées en couple au fond de son terrier et attend le chant des grenouilles pour sortir de son trou et venir nous rendre visite. Elle est rapide, agressive et s’il vous prenez l’envie d’en faire un ragoût, corriace. La femelle-hambra tire sur le marron tandis que son mâle-macho, légèrement plus fin, préfère se revêtir de gris. Tous deux portent la marque qui les différencie des autres, une marque qui génère respect, pour des grands comme nous, et peur, pour les plus petits que nous, une marque rouge-orange, sur les mandibules et le ventre.
Orange-naranja, bleu-azul, rouge-rojo, vert-verde, jaune-amarillo sont les couleurs de ce coin de terre coincé entre Paraguay et Brasil. Un pays de poussière ou de gadoue peint dans un rouge plein de nuances que j’avais tant aimé sur les pistes d’Afrique. Un rouge ocre qui se mélange à toutes les nuances de vert que nous offre la selva et à celles bleu-azul que nous offre le ciel quand il s’embrase avant de passer de l’autre côté du monde, en Afrique, pour éclairer d’autres terres... rouges.
Allez laissez-vous tenter, allez vivre dans une cabane !!!
(format wmv - 11 Mo)
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Un grand merci à Florencia, Baldo et sa famille qui nous ont accueillis dans le petit village de San Pedro, province de Misiones, Argentine.
Et "un grande abrazo de amor" à Sandra , dulce Rosarina qui m’a traîné jusque là pour me déchirer mes vêtements et devenir Tarzan.
decouvrir l’article lie a la chanson du film : "voyagerie chronique".
San Pedro - Misiones / Argentina, le 28 juin 2006.