Une Ebène, une ode aux Perdus et aux Départs

Il faut inspirer assez fort de ce coté du globe pour se fournir en fumées baudelairiennes propices à la rime et aux chansons. Ce coup-ci, ca a marché ! Une chanson venant d’Afrique, baptisée Ebène, une autre venant du gouffre des Départs, et une troisième consacrée A ceux qui sont perdus sur une montagne et qui toujours demeurent reconnaissants et solidaires.


Ebène -> écouter ! (MP3 - 1 Mo)

refrain : J’ai dans mes veines
La couleur de ta peau d’ébène
La noire emblème
De ta douceur africaine


Le soleil aveuglant plombait les alentours
Et occupait jusqu’au soir les moindres recoins
Ouagadougou suait, on s’abreuvait sans fin
Toi, par delà la moiteur, tu rêvais d’amour


J’aimais t’entendre parler de tout et du destin
De ton Ivoire, de ta famille, de ton labeur
Curieuse d’autrui et de toi-même comme un voyageur
Toi, d’espoir et de coeur, rêvant d’amour prochain


Il eût fallu prolonger cet instant heureux
Pour se confondre, ne pas se perdre de vue
Se donner du temps, mais moi je partais comme prévu
Toi, patiente et sage, tu rêvais d’amour sérieux


La vie est belle belle de te connaître et de te voir
Danser dans l’arène torride de ce pays
Je songe souvent à toi car tu m’as envahi
Et toi, douce morsure, as-tu rêvé de me vouloir ?



A ceux qui sont perdus -> écouter ! (MP3 - 1 Mo)


C’est un petit vieux perdu
En haut d’un col exigu
Il vend du maïs bouillu
Dans une cabane toute nue


Quand vient la pluie le froid
Il reste comme ça
En regardant par là-bas
Ce que fais la pluie comme ça


C’est un jeune berger perdu
Sur une montagne étendue
Il garde les moutons poilus
De son troupeau en cohue


Et plus tard quand vient la nuit
Il rentre lentement chez lui
Et les moutons aussi
Seront bientôt endormis


C’est parce qu’ils sont perdus
Que nous les avons vus
Nous étions perdus
Sur une montagne étendue
Ils semblaient bien seuls ainsi
Isolés et affranchis
Mais ils nous ont accueillis
Au revoir et puis merci


Puis on est parti d’ici
Plutôt regaillardis
Continuer la route ainsi
Et ainsi va la vie !



Départs -> écouter ! (MP3 - 1 Mo)

Je me languis de ces départs
Des gestes imprécis, des larmes, des soupirs
Nos regars qui s’égarent
Nos manques qui se manquent,
Nos mains qui se manquent déjà


Le temps s’enfuit et nous fait peur
Tout bascule quand on se sépare
Tu pars au loin beau voyageur
Alors enlassons-nous encore
Alors enlassons-nous encore une fois


L’absence nous fera grandir
Le silence nous rappellera ton souvenir
Mais il faut que je pleure
Car tu es dans ma peau
Car tu es dans le mille de mon coeur


Mais cours, vas-y, dépense, n’y pense pas
La vie est belle, nous l’aimons comme toi
Va tout au bout là-bas
Ramène-nous ce que tu veux
Ramène-nous ce que tu seras




- Il est aussi des departs qui se racontent






Samarkand - Ouzbekistan, le 10 septembre 2005.





Mots-clés

Aire géo-culturelle: Asie centrale
Catégorie d’acteur: Voyageur
Médias: Audio-vidéo
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