Penser
Le patron du Cromañon avance la main et remet deux billets de cent pesos à une autre main, en or, de flic :
Je préférerais, dit-il, sinon toi et moi, on sera plus copains.
Et il tourne les talons, les poches un peu plus remplies de la misère du monde.
Ricardo le regarde partir. Ont-ils seulement été copains un jour ?
L’autre se retourne :
De toutes façons, il faudra bien que tu la mettes aux normes un jour ta boîte. Avec les changements du gouvernements, tu le sais comme moi, y’a des choses qu’on peut plus tolérer.
Tu te démerdes comme tu veux, mais la porte de secours doit être condamnée, tu m’entends ? J’ai pas envie que des petits malins réussissent à entrer sans payer leur place. Avec les « callejeros », t’as toujours des voyous qui traînent et qui foutent la merde. Ils restent dehors ou ils payent comme tout le monde. Et puis essaye de me filer un coup dans la pièce à côté des chiottes, la pièce pour les gosses, au moins que ça respire un peu là-dedans. J’aimerais pas qu’il y a en ait un qui claque.
Ricardo regarde la serveuse, celle qu’il aime bien. Elle est jeune mais il l’aime bien.
Pour connaitre la suite (pdf - 360ko) de la malheureuse histoire de la discotheque El Cromañon.
En savoir plus sur la tragedie de la discotheque El Cromañon a Buenos Aires (AR) avec Indymedia, collectif d’organisations de journalistes et de journalistes independants.
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