Abou et la Cité main tendue aux enfants perdus
Dimanche matin, un bon 10h00 à la pendule de Ouagadougou, réveil difficile pour Claude dit Abou le Blanc. Assis sur un tabouret d’une minuscule guinguette où un jeune garçon sert amicalement Nescafé, Lipton et sandwichs à l’omelette dès 6h00, Abou se remet de sa nuit, une nuit à « faire la noce » dans les boites du centre ville.
Dans la vie, Abou est réparateur de phares de voiture. Il a une technique bien à lui : il remplace le carreau cassé par un morceau de plexiglas taillé et moulé sur mesure. Occasionnellement, il se prend à rêver tout haut surtout quand il vient juste de quitter sa couche et qu’il a l’impression d’être encore dans les bras de Morphée.
« En fait des fois, je m’imagine avoir une vie de pacha. Tu vois, partir en France ou en Belgique, y gagner ma vie et revenir ici pour construire une belle villa et rouler dans une grosse voiture. Une vie classe, tu vois, sans souci d’argent. Mais ça, j’y pense uniquement quand je suis fatigué. »
« Parce qu’en fait mon vrai rêve, c’est de monter un centre pour les enfants qui vivent dans la rue. Ca me fait mal quand je rentre du centre-ville, en pleine nuit, et que je vois tout ces gamins qui dorment à même le sol, là, cachés derrière un arbre ou sur le banc d’une échoppe. Ca me fait mal, tu vois. Et je me dis que je peux peut-être faire quelque chose pour eux, pour nos enfants. »
« La plupart d’entre eux ont quittés leur village dès 13 - 14 ans pour essayer de venir gagner leur vie ici, à la ville. D’autres ont accompagné leur famille et une fois sur place, sans travail pour personne, les parents préfèrent les chasser de chez eux pour qu’ils essaient de s’en sortir seuls. Certains sont exploités, parfois sexuellement. »
« Je l’appellerais la Cité main tendue aux enfants perdus. Ce serait un centre qui pourrait les prendre en charge depuis la rue jusqu’à leur insertion dans la vie professionnelle. Avec des locaux pour les loger, les nourrir, leur faire des cours, leur apprendre à lire, écrire, compter... et surtout les encadrer pour éviter qu’ils ne retournent à la rue. Beaucoup d’entre eux sont devenus des délinquants, je sais que ce sera pas facile de les mobiliser mais je suis sûr que finalement au fond d’eux, au-delà de ces situations d’injustices qui les révoltent contre tout, ils sont bons. Le plus important alors, sera de leur redonner confiance en eux, dans les autres et dans la société. Pour ça, parfois j’imagine que certains d’entre eux prendront part à l’éducation de leur petits frères, qu’ils resteront au centre, qu’ils seront à leur tour vecteurs de mieux, acteurs de la construction d’un monde plus juste, où chacun a sa place, sans exclu, sans enfants perdus. »
Pour découvrir le projet d’Abou - (format PDF - 54 Ko )
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Claude dit Abou le blanc, a trente-sept ans. Il vit en union libre avec Maï et à une petite fille de 3 ans, Yasmine.
« En fait des fois, je m’imagine avoir une vie de pacha. Tu vois, partir en France ou en Belgique, y gagner ma vie et revenir ici pour construire une belle villa et rouler dans une grosse voiture. Une vie classe, tu vois, sans souci d’argent. Mais ça, j’y pense uniquement quand je suis fatigué. »
« Parce qu’en fait mon vrai rêve, c’est de monter un centre pour les enfants qui vivent dans la rue. Ca me fait mal quand je rentre du centre-ville, en pleine nuit, et que je vois tout ces gamins qui dorment à même le sol, là, cachés derrière un arbre ou sur le banc d’une échoppe. Ca me fait mal, tu vois. Et je me dis que je peux peut-être faire quelque chose pour eux, pour nos enfants. »
« La plupart d’entre eux ont quittés leur village dès 13 - 14 ans pour essayer de venir gagner leur vie ici, à la ville. D’autres ont accompagné leur famille et une fois sur place, sans travail pour personne, les parents préfèrent les chasser de chez eux pour qu’ils essaient de s’en sortir seuls. Certains sont exploités, parfois sexuellement. »
« Je l’appellerais la Cité main tendue aux enfants perdus. Ce serait un centre qui pourrait les prendre en charge depuis la rue jusqu’à leur insertion dans la vie professionnelle. Avec des locaux pour les loger, les nourrir, leur faire des cours, leur apprendre à lire, écrire, compter... et surtout les encadrer pour éviter qu’ils ne retournent à la rue. Beaucoup d’entre eux sont devenus des délinquants, je sais que ce sera pas facile de les mobiliser mais je suis sûr que finalement au fond d’eux, au-delà de ces situations d’injustices qui les révoltent contre tout, ils sont bons. Le plus important alors, sera de leur redonner confiance en eux, dans les autres et dans la société. Pour ça, parfois j’imagine que certains d’entre eux prendront part à l’éducation de leur petits frères, qu’ils resteront au centre, qu’ils seront à leur tour vecteurs de mieux, acteurs de la construction d’un monde plus juste, où chacun a sa place, sans exclu, sans enfants perdus. »
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Claude dit Abou le blanc, a trente-sept ans. Il vit en union libre avec Maï et à une petite fille de 3 ans, Yasmine.
Ouagadougou - Burkina Faso, le 22 août 2004.
Mots-clés
Aire géo-culturelle: Afrique de l’OuestCatégorie d’acteur: Commerçant ou artisan
Domaine d’action: Education - formation - Travail - emploi
Itinéraire de vie: Espérance dans un avenir meilleur - Prise de responsabilité - Prise de risque - relation avec l’incertitude - Réaction face à une injustice
Mutation sociale: 1 Diffuser, partager la connaissance et transformer le système éducatif - 3 Développer la citoyenneté active