Nos routes

Il était une fois, dans un village, un fou qui vivait au milieu des gens sensés.

Or, arriva un jour qu’un des habitants du village eu envie d’aller prendre un bain dans la rivière voisine. Il s’en alla donc, ôta ses habits, les déposa sur la berge et se jeta à l’eau.

Là-dessus surgit le fou. Voyant les habits déposés sur la berge par le baigneur, il n’eut rien de plus pressé que de les prendre. Le fou qui d’ordinaire ne portait pas d’habit, s’empressa de les passer et de courrir les montrer au village.

Le baigneur qui lui tournait le dos ne s’aperçut de rien. Il ne constata la disparition de ses effets que lorsqu’il remonta sur la berge. Mais il eu beau jeter les yeux de côté, de part et d’autre de la berge, il ne vit rien. Force lui fut donc de rentrer au village tout nu.

Tout en marchant, il aperçu soudain loin devant lui le fou revêtu de ses habits. Aussitôt, il se lanca à sa poursuite dans la direction du village où il espèrait que les gens viendraient à son secours : « Arrêtez le voleur, arrêtez le voleur !!! » cria le baigneur aussi fort qu’il le pût.

Mais les gens du village qui avaient toujours connu le fou sans habit, ne se rendirent pas compte de ce qui se passait. Ils s’imaginèrent que celui qui courait tout habillé était un des leurs. Ils l’accueillirent donc et lui firent un rempart de leurs corps, tandis qu’il saisissaient le baigneur et le ligotaient étroitement pour l’empêcher de faire du mal à celui qui avait pris ces effets sans même lui laisser le temps de s’exprimer.



Morale du conte
Il ne faut jamais s’emballer dans une affaire, mais agir toujours avec calme, sans quoi on risque d’avoir tord lorsqu’on a raison. Si notre baigneur était allé s’expliquer calmement et tranquillement au village, il aurait eu les gens pour lui. Mais ceux-ci le voyant arriver tout hors de lui, le prirent pour un fou.