Mon cadeau de Noël pour tous mes cyberfans !
Je suis à Pékin pour ce Noël 2005 ! Je vous ai préparé un cadeau ! C’est une histoire, mieux, c’est un conte, un poème... c’est pour vous !
Voilà, nous sommes arrivés à la fin de notre parcours à vélo ! Et nous arrivons juste au moment de Noël ! Avec l’aide de François et William, je vous ai préparé un cadeau. J’y pensais depuis longtemps car quand on voyage loin de son pays, on fait des rêves surprenants !
C’est un conte. Je l’ai écrit. François et William l’ont lu et enregistré avec un micro.
Vous pouvez l’écouter (français - format MP3 - 10Mo)
ou bien le lire (format Acrobat reader - 100 Ko)
Et pour ceux qui n’ont pas Acrobat reader, vous trouverez intégralement mon conte pour Noël, juste un peu plus bas sur cette page !!!
Un conte pour Noël
Il était une fois dans un pays lointain,
Un tout petit ourson qu’on appelait Martin.
Dans le pays des ours, Martin vivait bien.
L’été il jouait dans les rivières
A attraper de gros poissons
Il se goinfrait de leur chair
Ce qui lui faisait un ventre rond
En prévision des longs hivers.
Et l’hiver, hé bien !, il dormait.
Et quand on dort presque tout l’hiver,
Il va de soi qu’on a rien d’autre à faire
Que de passer son temps à rêver.
L’histoire nous dit qu’un jour, en dormant
Martin rêva qu’il était en voyage
Il chevauchait un grand vélo
Qui s’appelait coquelicot
Et portait sur la tête un nuage
En forme de chapeau.
Dans son rêve, Martin,
Un nuage sur la tête
Et un Coquelicot sous les fesses
Parcourait la terre
En long, en large et en travers.
Il découvrait les déserts,
Les mers et les sirènes,
Les montagnes et les plaines.
De la plus grande ville au plus petit hameau,
De la simple cabane au plus beau château,
Il pédalait.
Il pédalait de pays en continents,
Et de continents en pays,
Il pédalait.
Dans son rêve, Martin,
Un nuage sur la tête
Et un Coquelicot sous les fesses,
Rencontrait des oursons
De toutes les couleurs,
Parlait plein de jargons
En faisant plein d’erreurs,
Goûtait plein de cuissons
En ayant plein d’aigreurs.
Dans son rêve, Martin et ses nouveaux amis,
Jouaient à taquiner les grosses fourmis
Qui vivaient dans d’énormes fourmilières,
A monter sur d’immenses chameaux
Qui vivaient dans les déserts,
Ils chahutaient dans l’eau
En attendant la nuit,
Et se gavaient de poissons, de miel et de fruits.
Dans son rêve, Martin était bien.
Seulement voilà !
Dans son rêve, Martin était trop bien.
Et l’histoire nous dit aussi
Que de continent en pays
Et de pays en continent,
De nouvelle rencontre en nouvel arrivant,
Martin,
Son nuage sur la tête,
Et Coquelicot sous les fesses,
Finit tout simplement par se perdre,
Dans son rêve.
Avait-il pédalé si longtemps
Qu’il en avait oublié la route du retour ?
Avait-il pédalé si longtemps
Qu’il en avait oublié depuis combien de jours ?
Dans son rêve, Martin,
Un nuage sur la tête,
Coquelicot sous les fesses,
Se rappela soudain,
Que le jour du départ, la jour de la fête,
Il avait à sa maman fait une grande promesse.
Ce jour-là,
Celle-ci, inquiète de voir s’éloigner
Un fils qui depuis tout bébé aimer à gambader
Non pas dans la forêt mais dans le potager,
Lui avait fait promettre,
Sur le Grand Livre des ours,
Que quelque soient les kilomètres
Et quelque soit sa course,
C’est bien pour Noël et non pas en été,
Que l’ourson voyageur devrait être rentré.
Dans son rêve, Martin avait promis
Trois fois sur le Grand Livre,
Mais perdu comme il l’était aujourd’hui
Au milieu de nulle part et loin de son pays
Martin,
Son nuage sur la tête
Coquelicot sous les fesses,
Se mit à pleurer.
Car le jour de Noël approchait,
Et la grande promesse ne serait pas respectée.
Perdu comme il l’était,
Dans le grand désert de sable,
Au milieu des dunes innombrables
Et des étoiles par millions,
Avec pour seuls compagnons
Un nuage en forme de chapeau
Et un vélo du nom de coquelicot,
Martin pleurait et n’en finissait plus de pleurer.
Non loin de là,
Abrité du vent derrière une dune blonde,
Un vieux chameau
Du rouge sur la tête en guise de chapeau
Et une longue barbe blanche au bout de son menton
Avait observé toute la scène.
Pourquoi cet ourson avait-il de la peine ?
De ces pas de velours,
Il s’approcha lentement
Et s’assit doucement
A côté de notre petit ours.
« Pourquoi pleurs-tu ?, lui demanda-t-il.
Sèche donc tes larmes et raconte moi
Ce qui ne va pas ! »
Notre petit ourson, d’abord surpris,
Eut tôt fait d’expliquer
Ce qui le chagrinait :
« Je veux rentrer chez moi,
Dit-il des sanglots dans la voix.
Pour Noël, j’avais promis d’être à la maison,
Mais il est trop tard, le chemin est trop long ! »
« As - tu pensé au père Noël ! »,
S’exclama le vieux chameau à la barbe blanche.v Martin essuya ses yeux, mit les mains sur ses hanches,
Considéra le chameau d’un regard tristounet
Et répondit d’un air désespéré :
« Je ne suis plus un ourson,
Mais un grand voyageur
Qui traverse le monde
Comme les grands découvreurs.
Je veux bien croire au Père Noël
Si providentiel
Sur mon vélo à la place des roues
Il m’équipe des jambes d’un kangourou
Ou bien d’une gazelle. »
Le vieux chameau
A la blanche barbe et au rouge chapeau
Tendit les bras vers le ciel.
Aussitôt, s’ouvrit une passerelle.
Il grimpa dessus
Disparu
Puis quelques secondes plus tard
Glissant à toute vitesse
Sur les fesses
Réapparu la barbe en pétard
Et son chapeau couvert
D’une étrange poussière
Brillante
Et étincelante.
Il claqua des doigts
La passerelle s’effaça.
Il ouvrit ses grandes mains
Pardon les coussinets qui lui servent de mains
Et dévoila trois étoiles
Camouflées dans une petite boîte.
Il secoua son chapeau
Réajusta sa barbe
Et sans prononcer mot
Comme un vieux camarade
Tendit à Martin une étoile.
Puis il referma la boîte,
La rangea dans sa manche,
Caressa sa barbe blanche
Comme le font les vieux sages
Un sourire rassurant éclaira son visage
Et il dit :
« Le monde est tout petit
Pour celui qui voyage.
Sais tu qu’il existe
Quelque part tout près d’ici
Un raccourci ?
Si tu sais le trouver
Il pourra te faire rentrer.
Sais tu qu’il existe
Parmi les étoiles quelque part
De grandes échelles ?
Si tu sais les voir
Elles te donneront des ailes.
Sais tu qu’il existe
Quelque part dans l’univers infini
Des passerelles ?
Si tu sais les prendre
Elles t’offriront un toboggan
Vers tes rêves d’enfant. »
Martin ne comprenait rien.
Il regarda ses mains,
Il regarda son étoile,
Puis le vieux chameau
Au rouge chapeau
Qui lui faisait la morale.
Il regarda autour de lui
Il regarda dans le ciel
Il n’y avait pas de passerelles
Et encore moins d’échelles
Pis, point de raccourcis.
« Ce vieux chameau est bien gentil,
Pensa Martin,
Mais ce n’est certainement pas grâce à lui
Que je retrouverais mon chemin. »
« Vois tu ces étoiles qui filent
Et qui glissent
D’un bord à l’autre du ciel ?
Ajouta le vieux sage d’un ton confidentiel.
Elles sont les passerelles
Qui te feront rentrer
Si tu sais les imaginer.
Il ne tient qu’à toi de croire quelles existent !
Elles peuvent si tu es vraiment prêt
Te faire traverser le ciel
Et te ramener chez toi pour Noël.
Pour cela, tu n’as qu’à prendre l’étoile que je t’ai donnée,
Et écrire en secret
Dans le sable des dunes
A la lumière de la lune
Ce dont tu rêves au plus profond de toi.
Puis, surtout ne l’oublie pas !
Ferme les yeux
Et serre l’étoile contre ton coeur
En murmurant ton voeu plusieurs fois.
C’est ainsi qu’il sera exaucé.
C’est ainsi que ton rêve deviendra réalité. »
Le vieux chameau
A la longue barbe blanche
Et au rouge chapeau
Se remit debout en dodelinant.
Il regarda Martin une dernière fois
Alors qu’il commençait à s’éloigner,
Et il dit : « Surtout n’oublie pas !
Serre l’étoile contre toi
Et répète ton rêve plusieurs fois.
Tu verras qu’il deviendra réalité. »
Et il s’en alla.
Alors Martin,
Un chapeau en forme de nuage sur la tête,
Un vélo du nom de coquelicot sous les fesses
Une étoile magique dans la main
S’exécuta.
Il écrivit son voeu,
Ferma les yeux
Et répéta du bout des lèvres
L’étoile sur le coeur, son rêve.
Plusieurs fois,
Sans s’arrêter.
Longtemps.
Plein de fois,
Sans bailler.
Longtemps.
Et...
Et...
Et peut-être Martin s’était-il endormi,
Ou tout simplement assoupi,
En tout cas, il ne faisait plus nuit
Ou plutôt un peu si.
Les étoiles brillaient toujours
Mais au dessus de sa tête
Et autour
Il y avait plein de lumières.
Sous ses pieds
Le sable avait disparu
Et avait laissé place à une rue
Que Martin connaissait,
Il le sentait.
Presque spontanément
Presque instinctivement
Ses pieds se mirent à marcher
Sans qu’il ne puisse rien contrôler.
Il reconnu quelques jardins
Quelques magasins.
Une boulangerie,
Une pharmacie,
Une épicerie,
Il reconnu quelques parfums,
L’odeur d’un feu de cheminée,
Les effluves du pain que l’on faisait,
D’un gâteau au chocolat qu’il aimait,
Et s’arrêta devant une muraille,
Un immense portail,
Qui semblait protéger une forteresse,
Une maison de princes et de princesses.
Il l’escalada très facilement
Et se retrouva dans une allée
Faite de pierres
Et de terre.
Il l’a suivi tout naturellement
Et déboucha sur une porte vitrée
Qui laissait deviner l’intérieur d’un foyer.
Il jeta un oeil dans la maison
Et vit de part et d’autre de la cheminée
Ses parents découvrant un paquet rond
Dans lequel il y avait deux étoiles qui brillaient.
Il regarda son étoile étincelante
Et se remémora un court instant
Ce que lui avait conseillé le vieux chameau
A la barbe blanche et au rouge chapeau :
« Serre l’étoile tout contre toi
Et répète ton voeu plusieurs fois,
Tu verras qu’il sera exaucé
Tu verras que ton rêve deviendra réalité. »
Quelques larmes pendues à ses yeux
Et un sourire crispé accroché à ses lèvres
Martin se souvint qu’il avait écrit
Quelque part dans les sables des dunes
A la lumière de la lune
Dans un désert infini
Et en secret :
« Pour Noël, je veux rentrer ! ».
Là, devant la porte vitrée
Martin
Un nuage sur la tête
Un coquelicot sous les fesses
Et une étoile dans la main
Trop ému pour oser frapper
Comprenait que son rêve était devenu réalité.
Joyeux Noël à tous !!!