Vingt ans barakat !

La résistance des femmes s’organise pour faire progresser la condition féminine et la société dans son ensemble. En plus du travail de fond qu’elles effectuent pour sortir de l’impuissance en Algérie avec « Vingt ans barakat », on rêvait de les voir transmettre leur message à l’unisson. C’est fait avec cette vidéo qui met en image leur espoir et leur revendication.




Texte extrait du livret accompagnant le cd audio « Vingt ans barakat » 


« Abroger ses (du code de la famille votées le 9 juin 1984) dispositions injustes et les remplacer par des lois fondées sur l’égalité des sexes est un début de solution au drame algérien : reconnaître leur valeur aux femmes permettra à leurs enfants et aux hommes de retrouver la leur.
C’est pourquoi la campagne pour l’abrogation du code la famille « Code de la famille, vingt sna barakat » (vingt ans ça suffit) a été lancée en Algérie le 8 mars 2003. Initiée par de nombreuses associations, elle a pour objectif d’informer sur le code de la famille et ses dégâts et d’obtenir l’abrogation de cette loi injuste. Les mesures égalitaires qui peuvent remplacer cette loi sont déjà prêtes. Ce sont les « cent mesures pour une codification égalitaire » publiées par le « Collectif 95 Maghreb Egalité ». Elles reflètent le travail de fond mené par les associations et leur détermination à mener à son terme ce combat pour l’égalité.




« Ouech dek yal qadi »



Au cours de l’année 2003, des femmes artistes ont imprégné de magie le studio d’enregistrement où elles se sont rencontrées pour unir leurs voix au son du même tambour. Ces voix de différentes régions d’Algérie (oranie, algérois, kabylie, aurès, sud, hauts-plateaux), mais aussi de France et, bien au-delà, du Gabon et d’Argentine, sont toutes chargées d’une intense émotion. Il fallait à toutes ces artistes beaucoup de convictions et de talent pour articuler avec autant de qualité leurs différents styles sur une même mélodie. Il fallait cette alchimie pour aboutir à la chanson « Ouech dek yal qadi » et lui conférer toute sa richesse, son énergie et sa beauté. En mode mineur, pour un accord majeur, dans la joie, le rire mais aussi la gravité, elles se sont fait le relais de millions de femmes qui disent depuis toujours non à l’injustice et depuis vingt ans non au code de la famille algérien, code de l’infamie.



« Ouech dek yal qadi » - Hé juge qu’est ce qui t’a pris ?

Voir le clip vidéo (format WMV - 3 min - 11 Mo) -> voir !

Femmes les mots ne suffisent, plus traversons le torrent,
Car il n’y a pas de justice quand la balance est truquée
Ô gens d’Algérie, peut-on cacher le soleil avec un tamis ?
Je vous raconte là les filles l’histoire de vingt ans de folie

Dans l’assemblée de la honte, en 1984, des élus scélérats,
Tous complices, ont fait le code l’infamie
Aux femmes, ils ont ravi leurs droits, leur conscience est tranquille,
Nous pensant crédules ils ont fait la loi

Refrain
Ô juge qu’est-ce qui t’ a pris ? Pourquoi as-tu peur de moi ?
Je suis debout en toute saison, mes paroles sont sans venin

Nos voix s’élèvent
Aujourd’hui parce qu’ici la femme n’a pas ses droits
Nos voix s’élèvent encore une fois
Parce qu’ici la femme n’a pas ses droits

Je vous raconte l’histoire,
De ce qu’on fait les puissants,
Des règles, un code sans espoir,
Dont la femme est l’obsession.
Femmes, sortez du noir de ces déboires de vingt ans !

Amour et nuit blanche à élever nos enfants,
Il m’a châssé d’un mot répudié, je n’ai plus de toit
Garde des enfants pour moi mais tutelle entre les mains du traître
Ma voix est sans valeur
A cela s’ajoute la peine et le tourment

refrain
Cesse juge de poursuivre
Une peur sans raisons
Ecris que je veux vivre
Ma dignité maintenant

Code la famille, commettant l’infamie,
Les tuteurs tirent les ficelles aux noces des gazelles,
Mineurs ô ma soeur ! A l’ordre on te rappelle
Ecoutez la chanson, elle ne changera pas d’air
Et qu’on se le dise cette loi est à défaire
A ne plus jamais faire, à ne plus jamais faire
Et qu’on se le dise , cette loi est à défaire
A ne plus jamais faire

Ô vous qui m’écoutez, tout change, rien ne dure
Jadis comme maintenant, le joug est bien trop dur
Ô homme, une main solitaire n’applaudit guère
Au loin brille ta lumière et le chemin est clair

refrain
Ô juge, qu’est-ce qui t’a pris ?
Pourquoi as-tu peur de moi ?
Je suis debout en toute saison
Mes paroles sont sans venin



Avec l’aimable autorisation du collectif Vingt ans barakat





Complément(s) :
- le site web du collectif Vingt ans barakat
- le portrait d’Ourida Chouaki, militante au sein du collectif Vingt ans barakat !





Alger - Algérie, le 25 décembre 2004.






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